Faudra-t-il une intelligence artificielle pour mieux effectuer les actes de chirurgie esthétique plastique et réparatrice ?
À la suite des progrès incessants de la science et des réseaux neuronaux, les chirurgiens vont peut-être devenir très influencés mais pas déterminés par les résultats obtenus en consultant les réponses des réseaux de l’intelligence artificielle concernant le des diagnostics mais aussi les propositions de technique à employer.
Par exemple, le recours à un idéal de beauté a déjà été étudié pour établir un schéma type de la beauté absolue en fonction des différentes races humaines. Il faut dire que les résultats que nous avons observés ne sont guère concluants ! En effet, il manque ces petits riens qui font la différence entre un être humain et un visage robotisé : présence de différentes asymétries pas trop marquées, petits décalages des structures osseuses ou du plateau dentaire, bref ce qui fait le charme infinitésimal d’un être humain, qui en plus sourit, bouge, apparait disparaît.
À l’heure où les jeunes gens s’examinent attentivement sur les réseaux sociaux, se critiquent même sur Tik Tok et essaient des filtres de jeunesse ou de beauté, le travail du chirurgien devient difficile s’il doit s’adapter très exactement à des demandes qui lui sont présentées sur les smartphones pendant la consultation.
La réponse n’est pas facile, car l’adolescent prend assez mal la réflexion que le résultat qu’il a obtenu est obtenu par une machine, et que chez l’être humain il faut un temps de cicatrisation avant de parvenir aux résultats définitifs.
Néanmoins dans certains cas, il sera intéressant de recourir à cette intelligence artificielle notamment s’il s’agit en plus de faire des mesures préopératoires : par exemple comment évaluer le volume d’un sein avant de l’opérer et décider du volume qu’il faut enlever pour satisfaire la demande express d’une patiente qui veut un bonnet C comme volume mammaire ?
Aujourd’hui nous ne disposons que de l’expérience du chirurgien esthétique ; c’est elle qui va conditionner les réponses précises aux attentes des patients.
En tout cas nous ne craignons pas qu’il existe un jour un robot chirurgien esthétique, car il réagirait sûrement beaucoup plus mal en cas d’échec : Au moins l’être humain que nous sommes est capable d’empathie et de proposition de réparation si le résultat n’est pas satisfaisant. Le plus difficile finalement est d’obtenir une idée précise de ce qui peut rendre un individu lambda plus beau qu’il n’est !
La numérisation de son visage est un préalable indispensable avant de demander à l’intelligence artificielle de se prononcer. Cette numérisation est maintenant possible grâce au développement des caméras qui le permettent ; mais le prix à payer n’est pas innocent, par ce type d’équipement peut atteindre les 20 000€.
Dans ces conditions, et a fort à penser qu’assez peu de chirurgiens se lanceront facilement dans l’achat de ces systèmes ; les logiciels dont nous disposons pour le morphing du visage sont déjà assez performants, mais ils ne permettent pas aisément de persuader un patient qu’un projet est meilleur qu’un autre.
Il est joint à ce petit article une photo de modification déterminée avec un ancien logiciel, qui fonctionnait sur Windows 7, en reprenant les outils habituels de Photoshop.
Je continue personnellement à l’utiliser car sa simplicité est idéale, et il me paraît convenir aussi bien pour travailler sur les profils du visage des patients, que parfois sur la symétrie des fesses des hanches de tout autre endroit du corps.
Sur le cliché qui est joint, vous trouverez une image enlaidie de moi-même : les possibilités techniques de modification du visage par ordinateur sont insoupçonnées et peuvent conduire à des résultats extrêmement contestables.
Quel sera le sens dans lequel l’intelligence artificielle conduire le processus d’amélioration esthétique ?
En conclusion, je demeure très dubitatif sur l’intérêt d’introduire l’intelligence artificielle dans le domaine de la chirurgie esthétique ; peut-être le seul domaine est-il dans l’organisation des salles d’opération et des processus précédant l’opération pour éviter toute erreur dans la gestion de la santé du personnel et de l’opéré, en favorisant un protocole de contrôle des différentes précautions que nous sommes amenés à faire avant d’opérer. Cela serait davantage une garantie d’intérêt pour le patient.