Il existe de multiples variétés de vieillissement du visage ; tout dépend de la qualité des fibres élastiques du derme, et des volumes graisseux qui entraînent une pesanteur au niveau des téguments de la face.
De plus, il existe une programmation génétique assez facile à établir en examinant les photographies des ascendants.
Enfin la surexposition au soleil, l’exagération et l’abus de la consommation de tabac, majorent le vieillissement de la peau, et expliquent l’insatisfaction que l’on a en se regardant dans le miroir. Pour répondre à ces différents tableaux cliniques, il devient nécessaire de faire un examen très précis du visage et de son évolution dans le temps pour chaque patient qui vient consulter.
C’est alors que l’on pourra décider quel type d’opération il faudra utiliser pour répondre à l’ensemble des problèmes ainsi rencontrés.
1) Le Grand lifting cervico-faciale biplan
Il s’agit de l’opération royale de la chirurgie esthétique de rajeunissement. Les premiers liftings datent du début du XXème siècle, et pendant 75 ans ils ont été essentiellement des liftings sous-cutanés purs. Il a fallu attendre l’originalité du professeur Tord Skoog, chirurgien suédois, qui a commencé à manipuler les muscles sous-cutanés du visage pendant ses liftings révolutionnaires , puis les travaux quasi simultanés de Vladimir Mitz et de l’équipe de Paul Tessier en France, pour décrire le SMAS de la face avec précision;
Le Smas découvert et compris a ouvert la période des liftings en plusieurs plans ; ces interventions sont bien sûr plus complexes, mais meilleurs sont ses résultats de durabilité dans le temps : le naturel de la réparation obtenue plaident en faveur de leur large utilisation, mais avec des modalités très différentes d’un chirurgien à l’autre.
2) Les mini lift et le micro lift
Ce sont des variantes techniques, ils peuvent porter des noms très différents (deep plane lift, lifting à cicatrices courtes, lifting du weekend, etc..).
Ces opérations comportent moins de décollement sous cutanés et sous le SMAS que les grands liftings cervico-faciaux, les suites en sont généralement beaucoup plus simples. Mais leur durée de vie n’est pas aussi longue que les grands liftings cervico-faciaux. C’est l’intensité du décollement de la peau et du Smas sous-jacent qui vont conditionner la qualité du résultat et sa pérennité.
3) Les liftings segmentaires
Il s’agit de liftings qui ne comportent pas toutes les cicatrices habituelles, soit au niveau du visage soit au niveau du cou : On décrit ainsi le lifting temporal pur, où la cicatrice se trouve au-dessus de l’oreille ; par des cicatrices minimes le chirurgien essaie de retendre toute la peau du visage et le Smas vers le haut. Cette opération corrige bien les bajoues et la région Centrofaciale.
Les lifting cervicaux concentrent leurs actions au niveau de la région du cou, et comportent souvent un geste de liposuccion régionale au niveau de la graisse du cou et des bajoues.
4) Et la bichectomie ?
je suis personnellement très peu partisan de la bichectomie (résection profonde des boules graisseuses de Bichat au milieu des joues) qui est très à la mode pour creuser un visage ; je trouve que cette action est très exagérée dans la majorité des cas où j’ai été amené à la pratiquer, ou en suivant des patientes qui ont subi ce geste par le biais d’autres chirurgiens: elles demandaient une réparation pas facile…
Il existe donc une grande variété de différents liftings en fonction des cicatrices utilisées.
5) Les liftings endoscopiques
Ils consistent à rajeunir le visage au travers de petites cicatrices, de remonter les structures profondes de la face en utilisant des sutures grâce à la vision agrandie sous endoscopie opératoire. Mais comme ces opérations ne permettent pas d’enlever de la peau, leur effet à moyen et long terme reste aléatoire.
6) Les liftings malaires ou lifting concentriques
Ils ont été décrits par quelques chirurgiens qui désiraient remonter les pommettes graisseuses effondrées : cette opération peut se pratiquer par une simple incision de blépharoplastie, c’est-à-dire sous ciliaire inférieure. Il est aussi possible de pratiquer ce lifting par une incision au niveau de la tempe et devant l’oreille.
Conclusion
Il existe un très grand nombre de différentes variétés de lifting qui dépendent de deux facteurs bien différents :
1) chaque chirurgien analyse d’une façon un peu différente des déformations qu’il constate ;
Il aura donc tendance à pratiquer une opération dont il a l’habitude, et qui lui a donné statistiquement de grande satisfaction.
2) si les cicatrices cutanées diffèrent d’un choix de lifting à un autre, le traitement de la reposition de la peau et du SMAS en profondeur obéissent néanmoins à des règles communes : Il faut une tension importante mais supportable, il faut des vecteurs verticaux devant l’oreille et obliques à 45° derrière les oreilles. Seuls ces vecteurs donnent un résultat naturel au redrapage cutané et des tissus profonds; ceci représente un grand succès chirurgical car la patiente ne subira pas l’affront d’être reconnue comme une patiente liftée, au visage non naturel et déformé, avec parfois la bouche qui tire vers l’arrière si les vecteurs sont malencontreusement horizontaux, ou avec les oreilles qui descendent vers l’angle de la mâchoire, comme des oreilles de diable, parce que le chirurgien n’aura pas su utiliser la fixation des tissus et du SMAS en profondeur pour éviter cette complication qui signe une opération ratée.
Le succès d’un lifting dépend autant de l’effet de rajeunissement de l’ordre de 10 à 15 ans obtenu en général, que de l’aspect naturel du visage et de son vieillissement qui reste naturel pendant les 10 à 15 ans à venir.