Les patients porteurs d’une maladie de Dupuytren seraient très heureux de savoir qu’une solution simple existe pour éviter l’opération et voir leurs doigts crochus revenir à la normale.
Le traitement par collagénase
Depuis 2011, l’utilisation de la collagénase a semblé être cette solution. Elle vise à remplacer le transpercement des cordes fibreuses par des aiguilles, ce qui s’appelle le traitement par fibrotomie percutanée.
Par la fibrotomie percutanée, la maladie de Dupuytren semblait vaincue par l’école des rhumatologues de l’Hôpital Lariboisière à Paris, qui avaient inventé cette technique non chirurgicale.
Mais l’ambition de la collagénase était bien plus forte : détruire in situ, détricoter les trousseaux de collagène responsables de la rétraction vicieuse observée dans la maladie de Dupuytren !
Une présentation à l’Académie de chirurgie en 2013 par les professeurs Merle et Israël a démontré un résultat positif de 88 % chez 12 patients traités de la sorte. Cependant, ce traitement est très onéreux, à cause de la fabrication difficile des molécules issu du génie génétique.
Cette collagénase injectée directement dans les cordes effondre l’étreinte du collagène rétracté et libère ainsi le ou les doigts atteints par la maladie.
Toutefois les études plus récentes montrent qu’il existe un taux non négligeable d’infection cutanée et de nécrose localisée après ce traitement, ce qui prolonge alors notablement la durée de convalescence. La maladie de Dupuytren résiste encore à la piqûre destructrice…
Le traitement par fibrotomie percutanée
Ces complications ont remis en avant l’intérêt des fibrotomies percutanées à l’aiguille, parfois associée à l‘injection concomitante de molécules cortisonées, dont l’effet retard prolonge la section des cordes par des aiguilles tranchantes. Ce traitement est employé au cabinet du médecin et non plus dans une clinique. La maladie de Dupuytren débutante ou peu crochetante est une excellente indication au traitement non chirurgical.
Personnellement, j’utilise beaucoup ces fibrotomies percutanées en les complétant par des infiltrations locales de substances cortisonées retard spécifiques. L’inconvénient est qu’il faut recommencer plusieurs fois ces infiltrations, à cause de la récidive quasi inexorable de la maladie du Dupuytren, qui peut survenir de façon inopinée, à un rythme spécifique chez chaque patient.
La chirurgie mini-invasive
Dans les formes plus importantes de la maladie de Dupuytren, je reste un partisan d’une chirurgie mini-invasive avec des incisions cutanées courbes, pour réaliser des fibrosectomies supra-sélectives afin d’obtenir extension digitale en contrôlant pendant l’opération la situation des nerfs collatéraux des doigts.
Il faut garder présent à l’esprit que le traitement chirurgical reste très utile car il assure un excellent contrôle de la maladie, au prix d’une opération. Mais, c’est la seule technique qui permet une excellente visualisation des lésions, et une extirpation des cordes de fibrose au voisinage immédiat des nerfs et des vaisseaux sanguins que l’on respecte grâce à des loupes grossissantes.
Ci-dessous un film de résultat chirurgical :
encoreplus de renseignements sur mon google site dédié à la chirurgie de la main: