L’éventration et le diastasis

On appelle éventration le fait que les muscles grand droit de l’abdomen, ou les muscles larges sur les côtés du ventre, présentent une déhiscence : un trou en quelque sorte. L’orifice, plus ou moins étendu, permet au contenu du ventre de sortir à l’extérieur sous la peau, surtout durant les efforts. Sans le maintien des muscles en bon état, les intestins et les organes digestifs sont repoussés à l’extérieur.

L’éventration peut résulter de plusieurs causes :

> une opération intra-abdominale durant laquelle les chirurgiens ont coupé des muscles qui n’ont pas bien cicatrisés ou qui n’ont pas été bien réparés

> une grossesse avec un enfant trop gros qui a écarté les muscles grand droit

> à la suite d’un effort considérable avec poussée abdominale

> à la suite d’un traumatisme abdominal qui a entrainé des lésions musculaires, produisant un écartement progressif

Ces différentes formes d’éventration justifient des actes de chirurgie réparatrice. La réparation la plus commune est celle d’un diastasis, c’est à dire l’écartement abdominal des muscles grands droits de l’abdomen. Si l’écartement est supérieur à 3 cm, la patiente ne pourra plus rapprocher les muscles en jointif. Elle aura l’impression d’un ventre rond, proéminent.

La réparation du diastasis se fait en sus et sous ombilical au travers d’une ouverture cutanée adéquate. Le diastasis est corrigé par des sutures très résistantes, des points en X inversés de nylon ou de fil résorbable solide. Il faut veiller à ce que le réveil soit très doux, afin que la poussée abdominale brutale de la toux ou des contractions inopinées de l’abdomen n’entraînent pas une rupture des sutures qui ont été pratiquées. Un pansement de compression efficace sera mis en place en fin d’intervention.

La solidité de la réparation de la paroi abdominale est totale après 6 semaines d’évolution mais pas avant. De plus la compression abdominale qui est générée par la suture musculaire entraine et augmente le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire.

Par ailleurs, il faut savoir que la réparation d’une éventration est toujours douloureuse. Il faut aussi apprendre à la patiente à se tenir le ventre quand elle tousse et quand elle va aux toilettes.

Pour la patiente, il est donc indispensable de porter des collants anti varices, et de faire un traitement anticoagulant par injection postopératoire pendant 15 jours. De plus, il est également recommandé de bouger le plus possible : par exemple pédaler dans le lit en position couchée.

La réparation d’une éventration avérée est prise en charge par la sécurité sociale sans entente préalable. Il faudra cependant pouvoir prouver l’éventration.  Preuve par les lettres du médecin référent ou par une échographie préopératoire permettant d’authentifier l’existence des lésions invoquées.