La rhinoplastie réparatrice est une opération du nez qui permet de réparer une perte de substance nasale. Elle permet aussi de réparer un nez mal opéré. On dit aussi dans ce cas une « rhinoplastie secondaire ».
L’idéal pour un chirurgien esthétique est de réussir toutes ses opérations de rhinoplastie primaire. Cependant, c’est en pratique très difficile, car les aléas de la cicatrisation conduisent à environ 5 % d’instabilité du résultat, donc d’insatisfaction. Cela imposera une réparation secondaire, qui peut être très complexe, en raison des dimensions technique, psychologique et éthique de la réparation d’un nez opéré par un confrère.
Pour se spécialiser dans ces réparations secondaires, il faut maitriser beaucoup de mini gestes très techniques. Il faut aussi connaitre l’utilisation de greffes de cartilage, de greffes osseuses iliaques ou costales. Parfois il faut savoir choisir l’utilisation d’implant siliconé tel la prothèse en L de Shirakabe.
La rhinoplastie étant esthétique, il n’y aura pas de prise en charge par la sécurité sociale, sauf dans le cas où on peut prouver, par un scanner des fosses nasales, qu’il y a une obstruction respiratoire véridique.
La rhinopoïèse consiste à refaire un nez totalement, avec toutes ses structures extérieures et intérieures, à partir de tissu rapporté. Le prélèvement se fait soit au niveau de l’avant-bras (ancienne méthode italienne de Tagliacozzi ou des siciliens, les frères Branca) soit au dépens des tissus du front (méthode « indienne »), soit encore par microchirurgie.
Pour que la rhinopoïèse soit réussie, il convient de faire ce que l’on appelle une réparation plan par plan. Les étapes vont de la réparation du plan profond (la muqueuse), du support osteo cartilagineux, et la réparation calculée du revêtement cutané. Plusieurs temps opératoires seront donc nécessaires, mais le résultat est bluffant. Le Docteur Mitz s’est vu enseigner cette intervention par le chirurgien américain Ralph Millard.
L’art de la rhinopoïèse caractérise notre spécialité, qui s’est développée avec la reconstruction des nez amputés au cours des duels du 16ème siècle. On venait de toute l’Europe avec son nez de cuir pour que les chirurgiens italiens réparent le nez manquant en prenant la peau de l’avant-bras, amené sur le moignon de nez. Il fallait garder la main sur la tête pendant 18 jours, avant de sevrer le lambeau de reconstruction. Les chirurgiens de l’époque étaient considérés comme des sorciers et risquaient le bûcher.
Un militaire anglais au 19è siècle repéra en Inde une technique de réparation du nez très différente. En utilisant la peau du front découpée et rabattue sur le nez, le rebouteux hindou réalisait de jolis nez naturels. Cette méthode indienne rapportée par le voyageur en Angleterre fut progressivement adoptée pour remplacer la méthode italienne.
Il est parfois nécessaire de reconstituer spécifiquement une pointe nasale et des ailes du nez, ou bien la columelle. Pour ces réparations, des autoplasties locales seront nécessaires, qui témoignent de la subtilité de la chirurgie réparatrice moderne et de haut niveau de sophistication, avant que l’ingénierie tissulaire ne rende toutes ces techniques obsolètes.