
01 Sep Apprendre au chirurgien à penser comme un moine
Dans un éditorial retentissant du “Journal plastic and reconstructive surgery (US) du mois d’août 2025, les docteurs Kevin Chung et Kinan Sawar publient un article retentissant où ils incitent les chirurgiens à se comporter comme dans un monastère pour maîtriser leurs pulsions et retrouver un bon équilibre de vie.
S’inspirer de la pensée monastique pour réduire les distractions
Après une analyse fouillée de la façon dont peuvent penser les moines lorsqu’ils sont dans leur monastère et les différents moyens par lesquels ces moines parviennent à minimiser l’influence de leur inconscient sur leur comportement, les auteurs envisagent le rôle négatif des médias dits de société ; les auteurs incitent à réfléchir davantage à comment limiter le temps passé sur les réseaux sociaux en insistant sur le fait que l’addiction à ces réseaux diminue les vraies interactions avec l’entourage.
Il s’agit donc d’augmenter notre perception de la part des patients et de diminuer la distraction pestilentielle et nous empêche de bien entendre leur demande.
Certes, nous connaissons beaucoup plus de monde du fait de l’existence de ces réseaux sociaux, mais en réalité, nous connaissons beaucoup moins bien chacun des participants avec lesquels nous sommes amenés à interagir.
Retrouver une pratique plus humaine et introspective
Aussi, les auteurs recommandent vivement de passer plus de temps pour augmenter des relations approfondies avec les gens avec lesquels nous sommes amenés à être en contact direct, c’est-à-dire essentiellement les patients que nous recevons en consultation.
Une autre de leur conclusion est qu’il faut que les chirurgiens aient une meilleure conscience de leur propre personnalité et de leur façon de penser, car c’est cela qui caractérise l’attitude des moines quand ils sont solitaires et amenés à réfléchir sur eux-mêmes.
Un autre renseignement et qu’il est important de prévisualiser l’acte opératoire, un peu comme font les basketteurs quand ils anticipent le lancer de balle dans le panier avant de se lâcher. Les expériences semblent avoir montré que c’est pratique à améliorer considérablement la performance de ces lancers réussis chez des basketteurs professionnels.
Faire preuve d’humilité semble conduire à une amélioration de la qualité des chirurgiens qui sont ainsi mieux perçus par leur patient comme individu ; non ostentatoire ni vendeur d’opération, tel doit être le comportement idéal, car d’ailleurs l’humilité est une des qualités premières des moines tibétains.
Penser à long terme et se concentrer sur des objectifs précis vaut mieux que d’avoir plein de possibilités pour lesquelles notre activité peut se diluer et notre énergie ne pas suffire à accomplir ce qui est un rêve plutôt fallacieux ; cela est surtout vrai chez les jeunes chirurgiens, internes ou chef de clinique, qui ont tant de différentes possibilités qui s’offrent, ce qui impose de faire un choix qui n’est pas évident au départ.
Une introspection pour reconnaître tous les points noirs et aspects négatifs de notre personnalité est conseillée, ce qui implique une forme de méditation monastique en pleine conscience et une réflexion qui porte sur chaque jour de notre activité.
Une réévaluation régulière de notre routine quotidienne et de la portée de notre métier de chirurgien est un bon moyen de trouver un sens à notre vie.