Les méthodes d’augmentation mammaire par implants

Eléments généraux sur l’augmentation mammaire par des implants siliconés

Le principe de l’augmentation par des implants en silicone date des années 1960, avec l’intervention initiale par les docteur Cronin et Ger. Depuis, il y a eu de grands progrès en matière de fabrication d’un gel silicone de qualité médicale épuré et ne présentant pas de caractères dangereux.

Il y a eu toutefois 3 scandales très importants:

> dans les années 1990-2000. Le gel de silicone a été interdit en France, car il était accusé de fuites en dehors de la capsule de protection avec envahissement des tissus au voisinage. Cela était du en fait à un gel trop fluide par addition exagérée de solvant, qui dissolvait la barrière de rétention.

> dans les années 2010-2015. Le scandale PIP. Ce fabricant indélicat remplissait certains lots de prothèses mammaires avec un gel à bas coût. Cela pouvait entrainer des ruptures de la capsule de rétention et des fuites de la silicone dans les tissus.

> dans les années 2016 jusqu’à aujourd’hui. La crainte d’une maladie particulière : le lymphome à grandes cellules. Il se manifeste autour de certaines prothèses texturées comme du velours.

Les résultats de l’augmentation mammaire par implants siliconés

Néanmoins, si l’on tient compte de l’immense satisfaction des millions de patientes porteuses de prothèses mammaires – qui maintenant sont fiables et ont une durée de vie supérieure à 10 ans -, l’augmentation mammaire par implants siliconés reste une méthode remarquable et toujours employée avec succès.

La durée de vie des prothèses mammaires actuelles en silicone est probablement comprise entre 15 et 20 ans.

Cette méthode reste donc la voie royale pour faire une augmentation mammaire rapide, en passant par de petites incisions discrètes donnant des cicatrices à peine visibles et des résultats excellents dans 95 % des cas.

L’augmentation mammaire par des implants remplis de sérum physiologique

Il s’agit d’une méthode qui est favorisée par certains chirurgiens qui redoutent l’emploi du gel de silicone, compte tenu des problèmes passés. Le sérum physiologique qui remplit les prothèses est inoffensif, mais il y a des risques de fuite brutale par perforation inopinée ou fissuration progressive de la membrane qui contient le sérum : la prothèse se vide en un clin d’œil, terrorisant la patiente stupéfaite.

L’augmentation mammaire par des implants remplis d’hydrogel

L’hydrogel est une substance pâteuse, mélange d’eau et d’un gel hydrophile bio-compatible. La durabilité de ces prothèses restent aléatoire. On a assisté dans certains cas à un gonflement inexpliqué et brutal d’une des deux prothèses, entrainant une grande angoisse et des consultations itératives auprès du chirurgien responsable. Celui-ci est obligé d’intervenir de nouveau pour enlever la prothèse en cause et en mettre des différentes.

Dans la plupart des cas, l’évolution est très favorable. Les implants sont très peu perceptibles sous la peau et donnent actuellement un résultat très naturel. La cicatrice dans l’aisselle s’efface.

Par ailleurs, l’ allaitement est possible car il n’y a aucun échange ente l’intérieur et l’extérieur de la prothèse. La silicone ne passe pas de façon significative dans le lait maternel.

Des contrôles réguliers sont recommandés surtout après la 8ème année qui est statistiquement l’année des premiers événements indésirables.

Eléments généraux sur le changement de prothèse

Le changement de prothèse doit être effectué avant que l’altération clinique et  radiologique se produise. Toute anomalie perceptible au toucher conduira à un examen par échographie et mammographie après une consultation auprès de votre  chirurgien. C’est avec lui que vous déciderez de l’opportunité de changement ou non.

Le déroulement du changement de prothèse

L’intervention de changement de prothèse peut être particulièrement difficile s’il y a une rupture de la paroi, une fuite  du gel siliconé, ou une invasion avoisinante des tissus, ce qui est rare.

Le nettoyage du gel échappé de la prothèses n’est pas facile. Il est possible d’utiliser de la bétadine alcoolique pour faciliter l’extraction des petits fragments de silicone attachés à la profondeur.

Les suites opératoires du changement de prothèse

Les risques d’hématome et d’infection post-opératoire sont  augmentés dans le cadre d’un changement de prothèse mammaire. C’est une opération plus difficile  parfois que l’opération initiale d’augmentation.

En conclusion, il vaut mieux  échanger des prothèses plus tôt que trop tard, pour éviter tous les risques que nous avons énumérés et les difficultés de l’intervention. Une opération qui devrait être facile devient une épreuve inattendue pour la patiente étonnée qu’un simple changement soit aussi complexe, alors que l’opération d’augmentation initiale avait eu l’air si simple.