Il s’agit d’une opération concernant les petites lèvres féminines visant à les réduire, modifier leur forme, voire à les augmenter.
L’opération est indiquée lorsqu’il existe une demande de diminuer, remodeler des petites lèvres dont le volume, la taille, l’extension ou l’anatomie apparaissent anormales.
L’objectif est le plus souvent de diminuer les petites lèvres trop saillantes présentant des formes parfois bizarres : en ailes de papillon, en triangle trop important, asymétriques, ou bien porteuses de bourrelets disgracieux.
La labiaplastie ou nymphoplastie est devenue une opération très demandée. La qualité du geste chirurgical conduit à un succès qui ne se dément pas, et qui satisfait les patientes complexées par l’apparence des petites lèvres jugées disproportionnées selon les goûts évolutifs de nos femmes contemporaines.
La première consultation est la plus importante car elle permet à la patiente de parler et de se dévoiler. Elle explique sa gêne physique et psychologique. Il est important de respecter pudeur, intimité et décence en présence si possible d’un témoin neutre, secrétaire ou infirmière partageant le secret médical inviolable.
Il vaut mieux poser directement les questions que vous avez en tête au chirurgien qui va vous opérer plutôt que croire tout ce qui est écrit sur les forums. Ceux-ci sont souvent biaisés par des considérations qui n’ont rien à voir avec la réalité du geste opératoire.
La veille de l’opération, une grande douche bétadinée la veille de l’opération est préconisée. Le matin de l’opération une nouvelle toilette sera pratiquée.
Les modes opératoires sont nombreux car chaque chirurgien qui s’intéresse au problème à plus ou moins mis au point sa propre technique opératoire. Les techniques opératoires se divisent en deux grandes catégories :
> les résections longitudinales, c’est-à-dire parallèlement au grand axe de la petite lèvre, en enlevant tout ce qui dépasse un niveau choisi
> les réductions résections cunéiformes (en coin), faites à plusieurs niveaux des petites lèvres. On peut ainsi les diminuer en gardant toutefois une grande partie de leur bord originel.
Le Docteur Mitz privilégie les résections longitudinales, correspondants à une circoncision chez l’homme. Le Docteur Mitz garde toutefois entre 15 et 20 mm de hauteur des petites lèvres. Une suture ondulée est effectuée sur le bord libre de la petite lèvre pour que celle-ci conserve un aspect le plus naturel et le plus délicat possible. L’avantage de cette méthode et qu’elle est simple et donne peu de complications. L’inconvénient est qu’elle enlève les petites boursouflures saillies que certaines femmes présentent au bout de leurs petites lèvres, et auxquelles elle peut être attachée.
Il existe également une méthode californienne dite du « Barbie look ». Cette technique consiste à réduire les petites lèvres d’une façon très importante, ne laissant affleurer que le bord libre de la petite lèvre, et faisant ressembler la fente génitale féminine à la fente esquissée dans l’entrecuisse d’une poupée Barbie. Il n’y a pratiquement pas de demande pour cette opération en France.
Parfois, et cela fait partie de la technique, il peut arriver que l’on doive désenclaver le clitoris ou en modifier la taille : soit le désenfouir après mutilation sexuelle de type excision rituelle, soit au contraire diminuer sa taille, si la patiente le juge trop proéminent.
La labiaplastie se réalise sous anesthésie générale ou anesthésie locale potentialisée.
> dessins préopératoires afin de définir la future forme des petites lèvres
> infiltration locale d’anesthésiques dilués
> section de ce qui est excédentaire
> nécessité d’une hémostase très précise
> ajustement des berges
> sutures résorbables mais solides
> mise en place d’un pansement minimal et facile à changer
Immédiates : elles sont marquées par des douleurs rendues supportables par l’injection de substances antalgiques par voie intraveineuse. Un petit saignement peut se produire obligeant à changer le pansement.
Secondaires : des petites croûtes apparaissent, sur lesquelles il faudra appliquer une pommade cicatrisante. Une vie complètement normale pour être reprise dès le quatrième jour post-opératoire.
Tardives : les croûtes retombent avec les derniers fils au bout de 21 jours environ. Douche, toilette et vie quotidienne se normalisent.
Il vaut mieux porter le moins de pansements possible, de façon à ce que la sensibilité se rétablisse au plus tôt. Cette auto-rééducation est facilitée par le contact avec les sous-vêtements ou avec l’air ambiant. Il est recommandé d’éviter de faire du vélo pendant le premier mois post-opératoire.
> hématome post-opératoire immédiat qui gonfle la petite lèvre devenue très douloureuse. Il faudra parfois ouvrir un peu la plaie pour évacuer l’hématome et calmer les douleurs.
> infection post-opératoire précoce. Les douleurs sont importantes, des rougeurs apparaissent, ainsi que des élancements et une fièvre. Il faut recontacter le chirurgien. Il est nécessaire de réexaminer la plaie, parfois d’enlever un fil qui génère l’infection, et d’appliquer localement une pommade antibiotique. Un traitement antibiotique complémentaire sera nécessaire en cas de diffusion infectieuse.
> désunion de la cicatrice qui se rouvre. Il ne faut pas essayer de la recoudre, ni de faire des pansements énormes. Une cicatrisation dirigée sera efficace, elle ne compromet pas le résultat esthétique final.
> les troubles de la sensibilité sont présents pendant environ 2 mois, puis ensuite tout rentre progressivement dans l’ordre.
> l’insatisfaction de la patiente peut représenter une complication inattendue. Elle est liée soit à la persistance d’irrégularités, de bourrelets disgracieux, ou bien à un aspect jugé encore trop important des petites lèvres. Les retouches sont toujours possibles sous anesthésie locale.
Dans les cas très importants, une prise en charge par la sécurité sociale au titre de gêne fonctionnelle est envisageable. L’arrêt de travail pour 15 jours est alors possible.