12 Sep Le muscle PLATYSMA est le muscle de la grimace !
Le muscle platysma : à quoi sert-il ?
Le muscle platysma est paradoxalement un muscle important de l’expression du visage, en tout cas chez l’homme. Il a la particularité de s’étendre depuis la commissure des lèvres jusqu’à la clavicule de chaque côté. De nombreux travaux anatomiques ont été effectués concernant l’anatomie de ce muscle dans ceux de mon élève Patrick KNIPPER, (avec moi-même), car nous avons montré que ce muscle se tonifie avec les années et est responsable de ce qu’on appelle les fanons qui sont les plis du cou qui apparaissent verticalement, passé un certain âge.
Ce muscle platysma ou peaucier du cou joue donc un rôle très particulier dans nos expressions car quand il se contracte, les coins de la bouche sont attirés vers le bas, ce qui majore encore les plis d’amertume et entraîne un aspect dégoûté, triste ou amer au niveau de l’expression de notre face.
Il y a actuellement de plus en plus d’indications pour traiter l’hypertonie de ce muscle qui crée des bandes verticales inesthétiques, en utilisant le Botox a ou ses dérivés.
L’avantage du muscle platysma en chirurgie réparatrice
Paradoxalement, ce muscle a aussi un intérêt en chirurgie réparatrice par sa largeur et de ses connexions intimes avec la peau qui le recouvre. Il peut être utilisé comme un lambeau musculo-cutané pour réparer des pertes de substance de la joue : du fait que quand on le retourne, verticalement sur lui-même en le coupant à sa partie basse, il peut remonter pratiquement jusqu’à l’arcade zygomatique, et demeure bien vascularisé.
Cette exploitation astucieuse inventée par le docteur Barron a été surtout pratiquée par mon maître, le professeur Paul Tessier, créateur de la chirurgie crânio-faciale qu’il pratiquait à l’hôpital Foch de Suresnes.
Dans les années 1990 un chirurgien américain le docteur JOEL Feldman avait proposé de coudre en les réunissant les deux bandes verticales du muscle platysma pour réaliser ce qu’il a appelé un corset platysmaplastie ! Mais cette opération astucieuse donne parfois une fibrose profonde peu appréciée par les patients.
D’autres chirurgiens préconisent la résection simple de la partie interne de ces muscles ; personnellement j’ai montré que le platysma fait partie de la structure du système musculo-aponévrotique superficiel de la face ou SMAS, ce qui conditionne son exploitation au cours des liftings cervico-faciaux, en retendant toute la partie basse du visage, aussi bien la peau que ce muscle qui est sous-jacent.
Risques et limites
Un petit risque chirurgical est que ce muscle est en contact avec la veine jugulaire externe et le nerf auriculaire, qui donne la sensibilité aux lobules de l’oreille.
Il faut donc avoir une bonne connaissance anatomique pour réaliser ces opérations de re-tension de toute la partie basse du visage, qui est ainsi décollée et fixée derrière l’oreille, au niveau de la mastoïde afin de rajeunir le cou d’une façon stable et quasiment parfaite, bien que la durée de ce procédé ne soit pas éternelle !