Il s’agit d’un excédent de tissu mammaire, de peau, de glande et de graisse. L’hypertrophie mammaire est rarement considérée comme donnant lieu à une opération purement esthétique. En effet dans la plupart des cas la réduction mammaire s’intègre dans un geste entrant dans le cadre de la chirurgie réparatrice, et non pas esthétique. La chirurgie de l’hypertrophie mammaire est considérée comme esthétique lorsque l’on doit enlever une petite quantité de glande inférieure à 300 g par côté. Dans ce cas, elle n’est donc pas prise en charge par la sécurité sociale.
Les résultats sont le plus souvent excellents d’autant que c’est une des opérations les plus pratiquées en matière de chirurgie esthétique et réparatrice.
L’opération de réduction mammaire standard avec cicatrices dure environ 1h30 à 2h.
Les techniques chirurgicales de réduction mammaire sont nombreuses. Un des grands progrès fut apporté par le chirurgien Ivo Pitanguy qui a imaginé d’enlever l’excédent glandulaire par la face profonde du sein en respectant les canaux qui conduisent le lait au mamelon (canaux galactophores) : les risques de nécrose de la glande et l’insensibilité des aréoles et du mamelon furent très diminuées par cette innovation.
Le Docteur Mitz utilise une technique dérivée de Pitanguy, mise au point par le Docteur Jean-Pierre Lalardrie, nommant cette technique « la technique de la voûte dermique ». Le Docteur Mitz a imaginé un instrument, un clamp spécifique pour bien calculer l’excédent de peau à retirer conjointement à la glande excédentaire. Dans certains cas le Docteur Mitz utilise des techniques avoisinantes, mais avec un dessin préétabli (« technique du Bouddha », en raison de la ressemblance du dessin avec un Bouddha assis).
Les français L. Benelli (cicatrice péri aréolaire pure), D. Marchac (raccourcir la cicatrice horizontale du T), et D. Lassus (inventeur de la verticale pure) ont beaucoup apporté à l’amélioration des techniques concernant le camouflage des cicatrices. La diminution de la barre horizontale du T cicatriciel pour privilégier les seules cicatrices péri aréolaires et verticales, souvent peu apparentes après 1 an d’évolution, fait intégralement partie des techniques utilisées par le Docteur Mitz.
Nota Bene : dans certains cas, une réduction purement graisseuse (en cas de gros seins remplis essentiellement de graisse) peut être pratiquée presque sans cicatrices par une liposuccion isolée sans resserrement cutané, donc sans grandes cicatrices !
En général, une nuit post-opératoire est nécessaire à cause d’un petit risque d’hématome post-opératoire immédiat.
Elles peuvent survenir, globalement dans 5 à 8% des cas :
> asymétrie mammaire importante : il faut la corriger si elle est trop gênante dans le soutien-gorge, au besoin par une petite retouche opératoire
> infection, locale bénigne ou générale, grave
> nécrose aréolaire ou glandulaire, qu’il faudra réparer secondairement après au moins 4 mois de stabilisation
> rejet des fils, traitement purement local par soins au cabinet médical
> vice de la cicatrisation qui devient hypertrophique voire chéloïdienne. Des traitements spécifiques prolongés seront utiles ; en général, toutes les cicatrices sauf les chéloïdes s’arrangent après 2 ans d’évolution
> insensibilité de l’aréole en post-opératoire : elles ne dépassent pas 2 % des cas, mais récupèrent difficilement et partiellement au bout d’un an environ
En conclusion, la chirurgie esthétique de l’hypertrophie mammaire est bien maîtrisée actuellement du fait de sa grande fréquence et de la qualité des techniques opératoires existantes. L’ensemble des complications sérieuses ne dépasse pas 5 % des cas.
Arrêt de travail de 15 jours, pris en général sur des congés. En effet, dans le cadre de la chirurgie esthétique, le chirurgien n’a pas le droit de prescrire lui-même un arrêt de travail.