Nymphoplastie ou labiaplastie 2024

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Nymphoplastie ou labiaplastie 2024

La nymphoplastie encore appelée labiaplastie consiste à faire une diminution des petites lèvres génitales; ces interventions qui étaient plutôt rarement demandées avant les années 1990 sont devenus beaucoup plus fréquentes dans les années 2000, surtout après la description des techniques de la résection des petites lèvres par le docteur Paniel, qui fut interne avec moi dans le service du professeur Jacques Lataste, à l’hôpital intercommunal de Créteil; le docteur Paniel devint professeur de gynécologie obstétrique, et à force d’écouter les demandes de labiaplasties chez des patientes de plus en plus jeunes, et à les opérer, il a fait une mise au point innovante dans les techniques chirurgicales de diminution des petites lèvres.

L’article princeps fut publié en 2000 :

Elsevier, American Journal of Obstetrics 2000
Gynecology
Volume 182, Issue 1, January 2000, Pages 35-40
American Journal of Obstetrics and Gynecology
Hypertrophy of labia minora: Experience with 163 reductions
Roman Rouzier MD, Christine Louis-Sylvestre MD, Bernard-Jean Paniel MD, Bassam Haddad MD

 

Pourquoi cette demande augmente-t-elle ?

 

Les raisons sont multiples; des gynécologues sont confrontés à une augmentation de la demande et à des patientes de plus en plus jeunes qui se font une représentation idéale de leur apparence génitale en fonction des nouveaux standards de la mode; l’épilation pubienne est très fréquente, et la visualisation d’images pornographiques ou simplement érotiques donne une motivation supplémentaire pour ressembler à un schéma sexuel qui comporte des grandes lèvres bien charnues qui entourent des petites lèvres fines et un clitoris sans capuchon mais pas trop gros.

Les analyses de sociologues, de philosophes et de psychanalystes convergent : Cette demande représente une pulsion sociale et elle est étayée également par un meilleur confort dans la vie de tous les jours :

  • pas d’apparition de la visualisation des petites lèvres dans le bikini (ce que les Anglo saxons appellent « Camel toe »)
  • pas de petites lèvres en ailes de papillon qui gênent l’intromission au moment de l’acte amoureux ; or cette hypertrophie est relativement fréquente, estimée entre 10 et 20% de la population féminine.
  • moins de frottements lorsqu’il s’agit de faire du vélo sur une selle rigide et dure ;

Il y a donc des raisons à la fois physiologiques psychologiques et idéologiques pour qu’une adolescente demande une réduction de ces petites lèvres si elle les juge exagérément développées.

La demande peut aller jusqu’à l’obtention de petites lèvres à la « Barbie », c’est-à-dire pratiquement inexistantes car dissimulées dans le couloir vaginal- ce qui beaucoup trop agressif selon la plupart des chirurgiens qui pratiquent cette chirurgie esthétique sexuelle.

 

Quelles sont les techniques opératoires principales ?

 

  1. Les premières techniques qui avaient été utilisées ont comporté une résection longitudinale de l’excédent des petites lèvres ; un certain nombre de chirurgiens ont constaté qu’il y avait des irrégularités ou un aspect post chirurgical ; ils ont donc recherché d’autres moyens de réduire les petites lèvres féminines.
  2. Un certain nombre de collègues ont alors innové en faisant des résections en V au niveau de la région la plus saillante des petites lèvres ; cette approche a beaucoup séduit bon nombre de collègues ; mais je trouve personnellement qu’elle ne donne pas un aussi joli résultat que des résections longitudinales avec un effort de sculpture du bord libre des petites lèvres pour leur redonner un caractère naturel et ondulé.

 

Y a-t-il des complications après cette chirurgie esthétique génitale ?

 

Les complications sont rares dans les suites des techniques longitudinales, plus sérieuses et plus grave par les techniques en résection en V, car on a observé des nécroses et des rétractions inesthétiques ;

C’est une opération qui est un peu douloureuse pendant une quinzaine de jours, et nécessite une excellente hémostase pour éviter des hématomes post-opératoires ;

Les complications infectieuses sont exceptionnelles ; enfin dans 2 à 3 % des cas il est nécessaire de faire des petites retouches pour corriger des irrégularités ou des insuffisances de résection.

 

En quoi une nymphoplastie améliore-t-elle le quotidien d’une femme ?

 

Les études dont vous trouverez les citations dans cet article révèlent que les patientes sont très satisfaites en général de l’aspect esthétique nouveau de leurs petites lèvres ; il y a une amélioration du confort au quotidien car il n’y a pas de visualisation des petites lèvres dans un bikini serré, il n’y a plus de gêne au moment de l’intromission au cours de l’acte sexuel.

En conclusion cette chirurgie esthétique des petites lèvres féminines a trouvé sa place dans la panoplie des opérations de chirurgie esthétique et réparatrice à visée gynécologique ; comme il s’agit de patientes très demandeuses, les chirurgiens gynécologues, qui ont d’autres préoccupations prioritaires à résoudre, délèguent souvent ces patientes au chirurgien esthétique à condition que celui-ci en ait une expérience confirmée.

 

Bibliographie

 

BJ Paniel

Roman Rouzier, Christine Louis-Sylvestre, Bernard-Jean Paniel, Bassam Haddad,

Hypertrophy of labia minora: Experience with 163 reductions,

American Journal of Obstetrics and Gynecology,

Volume 182, Issue 1,

Elsevier,American Journal of Obstetrics 2000

Gynecology

Volume 182, Issue 1, January 2000, Pages 35-40

American Journal of Obstetrics and Gynecology

Hypertrophy of labia minora: Experience with 163 reductions☆ ,☆☆

Author links open overlay panelRoman Rouzier MD, Christine Louis-Sylvestre MD, Bernard-Jean Paniel

MD, Bassam Haddad MD

Objective: Our purpose was to describe the surgical procedure, its results, and its complications and to determine whether patients are satisfied with surgical reduction of labia minora in cases of hypertrophy.

Study Design: The records of 163 patients who underwent reduction of the labia minora during a 9-year period were reviewed. The ages of the patients ranged from 12 to 67 years (median, 26). Motives for requesting surgery were aesthetic concerns in 87% of the cases, discomfort in clothing in 64%, discomfort with exercise in 26%, and entry dyspareunia in 43%. Anatomic results were assessed 1 month postoperatively.

Patient satisfaction was assessed by means of a mailed questionnaire.

Results: significant complications were noticed. Anatomic results were satisfactory for 151 patients (93%). Ninety-eight completed questionnaires were returned. Eighty-one patients (83%) found that the results after surgery were satisfactory. Eighty-seven (89%) were satisfied with the aesthetic result, and 91 (93%) approved the functional outcome. Four patients (4%) would not undergo the same procedure again.

Conclusion: Labia minora reduction is a simple surgical procedure associated with a high degree of patient satisfaction. (Am J Obstet Gynecol 2000;182:35-40.)

 

Piazza, S. (2014). La nymphoplastie. Recherches en psychanalyse, 17(1), 27-34.

Excellent article d’analyse psychosociale du problème !

 

Crépaux, G. Legendre, 2019, Nymphoplastie : motivations et satisfaction postopératoire (https://doi.org/10.1016/j.gofs.2019.04.005)

Objectifs : La nymphoplastie est une intervention consistant en la résection partielle des petites lèvres. Les motivations des patientes à la réalisation de cet acte chirurgical sont fonctionnelles (gêne lors des rapports, lors des activités sportives, etc.) ou esthétiques. À ce jour, peu de données concernent la satisfaction des patientes en postopératoire, alors que le nombre d’opérations pratiquées augmente. En effet, on note une augmentation du nombre de nymphoplasties en France de 57% en France entre 2008 et 2016. L’objectif principal de l’étude est d’évaluer la satisfaction postopératoire des patientes. Les objectifs secondaires sont d’évaluer les motivations à se faire opérer et les complications postopératoires.

Méthodes : Une étude prospective observationnelle a été menée entre août et novembre 2016 et entre mars 2017 et mai 2018. Toutes les patientes consultant pour nymphoplastie dans un centre hospitalier universitaire ont été incluses dans l’étude. Les patientes étaient interrogées par auto-questionnaire le jour de leur opération sur leur motivation, ainsi que sur le risque de présenter une dysmorphophobie à l’aide d’un score validé : BDDQ. Toutes les patientes étaient à nouveau interrogées sur leur satisfaction postopératoire, à 3 mois et 6 mois de l’opération.

Résultats : Trente patientes ont été incluses. Dix-neuf patientes ont répondu à l’intégralité des questionnaires. L’âge moyen des patientes était de 31,5 ans (± 10,58). La médiane de réflexion préopératoire était de plus de 12 mois (IQR 1). L’ensemble des patientes ont été opérées en ambulatoire et 1(3%) a dû être reprise. La motivation principale exprimée par les patientes était la gêne au port de vêtements serrés : 90% des patientes ; la gêne lors d’activités sportives : 83% des patientes ; la gêne lors des rapports sexuels : 80% des patientes ; la gêne lors de la marche : 66% des patientes. Soixante-treize pour cent des patientes espèrent une amélioration de leurs activités physiques. La gêne fonctionnelle a été améliorée chez 94% des patientes à 6 mois dont 84% se déclarent énormément améliorées. Quatre-vingt-quatre pour cent ressentent une amélioration de la gêne esthétique à 6 mois. L’ensemble des patientes recommanderait l’intervention à une proche.

L’ensemble des patientes déclarent accepter cette modification physique. Au total, 55% déclarent que le regard d’autrui/partenaire n’a pas changé.

Conclusion : Les patientes consultant notre service présentent une réelle gêne fonctionnelle. Les patientes sont majoritairement très satisfaites de leur opération à 3 et 6 mois.

 

M. Cayrac, R. Rouzier

Traitement de l’hypertrophie des petites lèvres. Évaluation de la nymphoplastie de réduction par résection longitudinale : https://doi.org/10.1016/j.gyobfe.2011.08.004

Objectifs : Évaluer une procédure chirurgicale de la réduction des petites lèvres, avec les résultats, les complications, et la satisfaction des patientes.

Patientes et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective. Vingt-six patientes ont bénéficié d’une nymphoplastie de réduction par résection longitudinale dans le service de chirurgie gynécologique de l’hôpital Tenon entre février 2008 et février 2010. Les patientes étaient âgées entre 14 et 64 ans (médiane = 25 ans). Les motivations étaient esthétiques ou fonctionnelles avec une gêne lors des rapports sexuels, le sport ou le port de vêtement. Le résultat anatomique était évalué à la consultation postopératoire un mois plus tard. La satisfaction des patientes était, elle, évaluée à long terme par un questionnaire téléphonique.

Résultats : Il n’y a pas eu de complication à type de désunion ou d’hématome. Le résultat anatomique était satisfaisant pour 95 % des patientes. Vingt questionnaires complets ont été récupérés. Toutes les patientes ayant répondu étaient satisfaites du résultat esthétique. Une seule patiente était insatisfaite du résultat fonctionnel avec une perte de « souplesse » clitoridienne.

Discussion et conclusion :

La réduction des petites lèvres selon la technique de nymphectomie du bord libre est une intervention simple, avec peu de complications et une grande satisfaction des patientes. Cependant, la taille de l’échantillon est faible et nous ne pouvons en tirer de conclusions définitives.

 

Smarrito a, M. Brambilla b, N. Berreni c, B.-J. Paniel

Nymphoplastie secondaire : étude rétrospective à propos de 44 cas. Rapport annuel de la SOFCPRE 2019

https://doi.org/10.1016/j.anplas.2019.06.002

Excellente revue des cas primaires et secondaires !