Sillons nasogéniens : y a-t-il un traitement définitif ?

sillons nasogeniens injection acide hyaluronique lifting cervico facial lipofilling resection chirurgien esthetique paris docteur vladimir mitz

Sillons nasogéniens : y a-t-il un traitement définitif ?

Dans le traité concernant la chirurgie moderne du rajeunissement facial, compilé par docteur Juarez Avelar au Brésil, publié aux éditions Springer en 2021, plusieurs chapitres sont dédiés au traitement des sillons nasogéniens trop marqués.

 

Qu’est-ce que c’est que les sillons nasogéniens ?

 

Il s’agit des deux sillons qui partent des narines pour former des parenthèses autour du nez et de la bouche ; ces sillons sont différents des plis d’amertume qui démarrent des coins de la bouche pour descendre vers la mâchoire. Ces deux déformations sont liées au vieillissement cutané et peuvent être associées.

La profondeur de ces sillons est le témoin de la dégradation des tissus conjonctifs de la peau et comporte une programmation génétique indubitable : il suffit de se référer à un des deux parents qui a très certainement été porteur des mêmes sillons.

Au niveau de la profondeur. L’existence du sillon nasogénien témoigne d’une fonte tissulaire réalisant une sorte de fissure verticale en profondeur qui va jusqu’ au plan musculaire sous-jacent. On peut donc affirmer que l’existence des sillons nasogéniens être associée à une atrophie de l’épaisseur tissulaire autour de la bouche.

 

Y a-t-il des moyens d’éradiquer ses sillons nasogéniens ?

 

La réponse est oui : nous allons envisager quatre techniques bien différentes :

 

1) la résection directe par voie de chirurgie des sillons récalcitrants ; l’inconvénient est la cicatrice résiduelle qui est en général de bonne qualité après 2 ans.

 

2) les méthodes associées à un lifting cervico-facial comme cela a été décrit dans le chapitre 45 du traité d’Avelar par les docteurs Nelson Letizio et Jaime Anger : cette technique invasive et complexe donne lieu à des superbes résultats montrer dans le livre cité.

 

3) les méthodes de comblement par les tissus prélevés sur le patient lui-même au cours d’un lifting cervico-facial, technique que je réalisais dans les années 1990 2010 ; Actuellement nous avons tous tendance à préférer pratiquer un lipofilling par prélèvement de la graisse du patient dans des zones cibles ; personnellement j’utilise une injection qui se fait par l’intérieur des narines pour éviter toute cicatrice visible.

 

4) l’utilisation préférentielle actuellement des méthodes de la médecine esthétique par injection d’acide hyaluronique dont il existe beaucoup de variétés différentes donnant lieu à une persistance très variable mais qui peut atteindre 18 mois à 2 ans.

 

La résection directe du sillon nasogénien présente des avantages et des inconvénients

Le principe de la résection directe des sillons nasogéniens est relativement simple ; après les avoir dessiné et repéré, une infiltration d’anesthésique local est pratiquée; avec un bistouri le chirurgien enlève le sillon nasogénien, puis par des sutures éversantes, il réalise une fermeture en continuité de la plaie, ce qui entraîne un nivellement de la région concernée.

L’avantage de cette méthode est qu’elle réalise l’effacement du sillon nasogénien avec une grande efficacité mais au prix d’une cicatrice qui peut être visible parfois pendant 2 ans ; dans certains cas il peut se produire de petites suppurations, à cause des glandes sudorale et des racines pileuses qui se retrouvent enfouies en profondeur.

La résection complète des sillons nasogéniens est donc essentiellement adaptée aux très profonds sillons Nasogéniens chez l’homme, car chez lui cette apparence disgracieuse peut apparaître très rapidement dès la trentaine, et donc profondément dégrader le temps de la jeunesse et de la beauté d’un visage qui se trouve marqué par une génétique défavorable.

 

Les méthodes associées un lifting cervico-facial selon la technique brésilienne Letizio-Anger

Magnifiquement décrit et illustré dans le livre d’Avelar, la diminution des sillons nasogéniens apparaît tout à fait possible par le biais de plicature au niveau du SMAS selon de multiples vecteurs que le chirurgien doit parfaitement imaginer et posséder.

Ces deux chirurgiens ont une expérience de plus de 1500 patients ; ils pratiquent un lifting avec un grand décollement sous-cutané, et associant des plicatures des tissus profonds pour remettre en tension les structures aponévrotiques et graisseuses qui se sont effondrées à cause de la gravité et du vieillissement cutané;

Mon impression personnelle est que cette méthode de remise en tension des tissus qui jouxtent les sillons nasogéniens n’a qu’une durée d’efficacité limitée. Je n’ai pas observé de bons résultats au-delà de la 3e ou 4e année post opératoire ; mais j’admire les photos publiées par les deux chirurgiens susnommés ; de plus je pense que beaucoup de patients présentant des sillons nasogéniens marqués ne sont pas spécialement prêts à investir en faveur d’un traitement de type lifting cervico-facial avec grand décollement, dont les suites ne sont pas forcément simples ni agréables.

 

Le comblement des sillons nasogéniens par des tissus prélevés sur le patient lui-même

Au cours des années 1990 2010, j’ai donc imaginé de combler les sillons nasogéniens par des bandelettes de tissu prélevé au cours du lifting, ou bien quand le listing n’était pas nécessaire, par des bandelettes de fascia temporal prélever sous anesthésie locale; ces techniques m’ont donné de relativement bons résultats, surtout quand j’ associais en plus un remplissage des lèvres concomitant; mais du fait de la variabilité en épaisseur du SMAS, ou des bandelettes aponévrotiques, les résultats étaient un peu aléatoires; ils n’ont pas résister à la concurrence des injections par lipofilling autologue, ou par l’utilisation de produits de comblement de type acide hyaluronique.

Toutefois le lipofilling reste une méthode de choix car il est aisé à pratiquer sous anesthésie locale ; son seul inconvénient et que seulement 30 % des cellules greffées vont résister ce qui devient toujours un peu décevant pour le patient qui espérait un bien meilleur résultat, et qui se trouve obligé de recourir une deuxième tentative pour obtenir le résultat satisfaisant et stable.

Les Zones de prélèvement des tissus graisseux sont extrêmement variables :

région péri-ombilicale, face interne des genoux, graisse sous mentale ou prise au niveau des joues dans le cadre d’un lipolift.

Les complications sont minimes, avec parfois des petites inflammations locales, ou une résorption aléatoire difficile à contrôler.

C’est surtout la nécessité de refaire l’intervention qui pose problème aux patients bien que le résultat immédiat soit toujours splendide !

 

L’injection d’acide hyaluronique pour le comblement des sillons nasogéniens indésirables : actuellement le grand vainqueur

De multiples substances ont été utilisées pour combler les sillons nasogéniens, y compris l’introduction de petits tubules non résorbables faits de matériaux étrangers, qui ont fini par entraîner un rejet avec infection et nécessité d’extirpation transcutanée.

La mise au point l’acide hyaluronique stable, bien réticulé, a complètement transformé le paysage thérapeutique : c’est injection faite avec une main habile, selon une technique parfaitement maîtrisée, avec des produits souples et de longue durabilité permettre de corriger les sillons nasogéniens de moyenne profondeur à l’aide de deux ou trois ampoules de 10 ml : le prix de revient actuel et donc d’environ 1 000 €.

Autrefois c’était les injections de collagène qui ont dominé le marché de la médecine esthétique, mais il est apparu des réactions allergiques et de rejet qui ont fait préférer l’utilisation de l’acide hyaluronique.

Il existe actuellement plus d’une centaine de marques différentes d’acide hyaluronique, chaque marque comportant des acides de viscosité différentes, parfois associés à de la lidocaïne anesthésiante ; le choix pour chaque médecin est donc difficile, il lui faut constamment se tenir au courant Des évolutions de la technique et des nouveaux produits sur le marché hyper concurrentiel.

Dans mon expérience, ce qui compte est la parfaite maîtrise d’un acide hyaluronique dont on a une bonne habitude, que l’on saura injecter au bon endroit, avec parcimonie, pour obtenir le meilleur résultat au prix de la plus petite quantité à injecter.

Dans certains cas, ces injections seront complétées au-delà des sillons nasogéniens par une augmentation de la projection des pommettes et de la correction du hiatus sous malaire dont je reparlerai ailleurs.

 

En conclusion

 

Nous disposons maintenant des armes nécessaires pour combler les sillons nasogéniens, mais aussi les plis d’amertume, grâce à des techniques élaborées de la médecine esthétique; toutefois il n’existe pas deux cas pareils, et chaque patient devra subir une évaluation et un traitement très rigoureusement adapté à son apparence personnelle, l’information essentielle à lui donner est qu’il faut commencer par deux ou trois ampoules d’acide hyaluronique, évaluer le résultat après deux mois, puis éventuellement retoucher ou compléter les injections en fonction de la réaction que l’on observe.

Lorsque l’acide hyaluronique est mal toléré (ce qui est extrêmement rare, moins de 2 % des cas), il faudra passer à l’alternative du lipofilling en sélectionnant des toutes petites cellules graisseuses, ce que communément on appelle maintenant la Nano fat où la micro fat technique.